L'insurrection (non publié)

Samedi (28/06) au Vicomte où l'accueil est toujours bon, j'ai posé la question à la vingtaine de personne présente : pensez-vous que les partis politiques institutionnels ou ceux qui se disent extrêmes (ils le sont tous en fait) changeront vraiment quelque chose à nos vies s'ils prennent le pouvoir ? Tout le monde a convenu d'un non évident. Et l'évidence a résonné dans les esprits je crois, aussi ai-je ajouté : il est tout aussi évident que seul le peuple, via l'insurrection, pourra reprendre sa souveraineté (volée par une bien jolie dans le fond, « démocratie » façonnée par l'oligarchie ploutocrate).

Et il est tout aussi évident qu'il n'y a qu'une manière de le faire : en prenant les 12% de psychopathes qui nous dirigent – politiquement, ou dans les entreprises – par la peau du cou, et soit nous les foutons au bagne, soit en taule, soit nous les débarrassons de ce qui leur permet de nous nuire. On le sait, on sait même cela trop bien, car ce sera sinon ce sera l'horrible Meilleur des Mondes, baigné de Soleil Vert, non en 1984, mais maintenant - et nous savons très bien que nous laissons cet univers (le leur) se faire (et c'est ahurissant), car nous n'osons pas prendre notre courage à deux mains pour aller faire place nette.

Il va donc nous falloir être brave et inventif et préserver ce que ces psychopathes ont perdu : la raison, le bon sens, l'humanité. Il n'est pas nécessaire de faire couler le sang, bien que tous ces Printemps soient fomentés par le CIA et ses mécènes étasuniens, mais de les neutraliser. Car on ne les rééduquera pas. Mais l'on objectera : d'accord, mais après ? Il faut un plan, une nouvelle Constitution, une vraie Démocratie, etc. D'accord ! Mais vous n'y parviendrez qu'en prônant l'insurrection. Elle est donc à faire. « A tout moment la rue peut aussi dire non » scande le groupe Eiffel. Et « il est temps à nouveau... de se jeter à l'eau » chantait Téléphone !

Ce qui est sûr, c'est que : d'une, nous sommes encore trop bien dans nos baskets pour nous en aller battre le pavé avec nos fourches, si je puis dire : trop dans le confort et l'aise, nous voulons la révolution sans oser la faire.

De deux, le temps que nous élaborions vos plans, il sera déjà trop tard et cela risque d'arriver bien plus vite qu'on ne le croit, car ceux qui pensent et décident ont déjà écrit leur scénario avant que nous n'esquissions le nôtre. Le Meilleur des Mondes que l'on nous impose, celui que les États-Unis d'Amérique, cet empire qui pille et pilonne, qui impose ses idées, qui uniformise selon ses normes et nivelle le monde par le bas, qui fait le monde à son image car c'est là son dernier espoir de vie, n'est pas du tout enviable.

De jour en jour, la fable de la grenouille dans sa marmite qui chauffe petit à petit se vérifie : nous sommes chaque jour plus émerveillé et effrayé par les folies technologiques de Big Brother pour nous manipuler, nous maîtriser, nous ficher, nous contrôler, tandis que les banques, les financiers, la Troïka, eux, édictent des règles oppressantes. C'est une autre manière pour ces costumes-cravattes d'être violents, différemment de ce que j'apprends ce soir : j'apprends que des fanatiques musulmans viennent de rétablir le Califat en réaction aux méthodes occidentales contre qui ils disent se battre et demandent qu'on les rejette – n'est-ce pas ce que les dissidents européens souhaitent également, la religion en moins ?

Enfants, nous ne méritions pas ce monde comme nous le connaissons aujourd'hui : nos parents ont fait confiance mais ont laissé faire. Ne réitérons pas, par respect et amour pour eux.