Bilan et Mise à Jour

L'ennemi, c'est celui qui vous hait et veut vous détruire, l'adversaire, c'est celui qui vous aime et veut vous transformer. Les démocraties cultivent leurs ennemis ; elles liquident leurs adversaires.

Globalia de Jean-Christophe Rufin

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Que doit-on penser, quel petit bilan d'étapes faire à ce stade-ci, en ce début 2014, suite aux trois chocs de ces premières années du XXIème siècle, c'est-à-dire après le 11/09/01, 2008 , et le 11/03/11 ? Une attaque contre le symbole économique des States, la naissance de crises financières, économiques et monétaires et la pire catastrophe électronucléaire de l'histoire humaine ont assurément modifié l'époque, les esprits et le fonctionnement du Cirque. Mais...

...mais je suis réellement en proie aux doutes, à la question et surtout, à la sidération, à la peur de ce qui nous est dessiné. Ne tombons pas dans l'illusion que nous sommes maitres de notre destin : il y a longtemps que cela nous a été retiré. Nous ne vivons pas dans notre monde, mais dans celui de nos chefs, de nos banquiers, de nos politiciens. L'histoire est écrite d'avance. C'est à qui écrira le plus vite possible. Leur but avoué n'est rien d'autre que de nous maintenir sous l'emprise des dettes et du travail aliénant. De contrôler nos vies, de les espionner, de nous condamner sans procès et, aussi, de faire mu-muse avec leurs arsenaux.

Les preuves des vices de ceux institués comme nos chefs se multiplient à la vitesse de l'éclair. Le dossier, à charge, se gonfle contre ce percentile de la population - qui défend sa caste, son pognon amassé sur le dos des pauvres, et son idéologie. Je sens, petit à petit, que leur filet de chalutier se referme sur nous tous et nous remonte, de nos eaux acides, dans leur atmosphère raréfiée en oxygène. J'ai vainement tenté de faire la liste des preuves - mais hélas il suffit de sortir quelques éléments pour être taxé de conspirationniste. La foule a peur et retient donc son souffle. Il n'est donc accepté raisonnablement, par elle, que ce que les officiels veulent bien nous apprendre – et les officiels ne nous apprennent que le plus facile à digérer mentalement. Le pire concernant la population, n'est pas appris à cette dernière – c'est une façon de la maîtriser. Les élites maintiennent les foules dans la peur.

Au final, je reste silencieux, même si sur ce blog, je suis satisfait, quelque part, de constater depuis mon dernier billet que tout le monde semble effaré, désappointé – même Paul Jorion se dit qu'ici c'est cuit de toutes manières (1). L'Icarie... « En 1876, un nouveau conflit interne éclate : le parti des Jeunes Icariens, progressistes et révolutionnaires, accuse ce qu’il appelle la « Vieille Icarie » d’être trop conservatrice et routinière. En 1878, c’est la cour d'appel du comté qui règlera cette affaire en prononçant la dissolution de la communauté. » (2) Jeunes et vieux utopistes s'affrontent et c'est un organe extérieur à la communauté, émanant de l'Etat, qui tranche : bouffonnerie non ?! Si les vieux ne font pas la révolution et ne montrent pas l'exemple, comment la Révolution peut-elle naître - à moins que les jeunes ne pendent les vieux ? Pour complicité avec l'ennemi ?

D'innombrables choses incroyables car horribles se réalisent sans que la majorité des gens, bêtement « informés » par les mass medias, n'en soit au courant. Les riches dépensent et prennent des dispositions pour nous faire un bel enclos, pour réaliser un laboratoire géant. J'ai bien conscience qu'écrire ce paragraphe fera penser voire conclure à beaucoup de lecteurs que je suis parano ou excessif ou conspirationniste, mais je dirais à ces lecteurs de vous poser la question pourquoi je le suis devenu dans ce cas, et pourquoi vous ne l'êtes pas déjà devenu ? L'histoire n'a-t-elle pas déjà prouvé à maintes et maintes reprises que les esprits les plus sociopathes nous gouvernent ? Qu'ils ont, ou qu'ils conduisent encore des expérimentations sur les humains, dans des camps, des prisons, etc ? Ne voyez-vous pas que la science-fiction n'en est plus et que la « réalité » est une manipulation visant à nous faire croire qu'elle devient science-fiction...naturellement ?

Ce monde n'est que ce que la génération de mes parents a réalisé. Cette même génération (qui lit ce blog pour savoir ce qui cloche, ou bien qui se mord la queue) est celle également qui s'est bien dit : « Nos enfants paieront. Amusons-nous. Rêvons en Grand. Notre progéniture paiera la note ». Non ?

Je deviens blasé. Perdu. Je ne sais plus par où commencer. Tout me dit que la fin est proche, pour le système économique, mais également pour la vie humaine sur terre (les conséquences de Fukushima sont désastreuses). Nous sommes en « Globalia ». Je suis jeune et père, mais je vois que tout est écrit d'avance, que d'autres ont décidé de mon avenir et de celui de mon enfant. C'est ignoble. La société industrielle ne donne aucun avenir à l'être humain ou animal. Je crois qu'il y a une leçon à tirer de cette époque : le Peuple s'est fait avoir, royalement. Il n'est plus qu'un peuple de moutons. Même quand on l'on nous aura tout retiré, même quand l'on aura tout perdu, nous n'aurons plus la force de prendre le risque de mourir pour nos idées, nos valeurs, préférant une vie misérable, une survie avec des rêves de vie colorée plein la tête.

Mise A Jour

L'ennemi, c'est celui qui vous hait et veut vous détruire, l'adversaire, c'est celui qui vous aime et veut vous transformer. Les démocraties cultivent leurs ennemis ; elles liquident leurs adversaires.

Globalia (Jean-Christophe Rufin)

Faut-il faire une Mise à jour ?

Notre système repose-t-il sur un programme aujourd'hui « daté » ? Dans ce cas, ce serait admettre que programme il y eu (et que quelques uns voulurent nous emmener (nous perdre ?) quelque part), que celui-ci est dépassé et n'est plus adapté aux contraintes de notre temps. Cela voudrait également dire que nous avons pu bénéficier du libre arbitre, et même que le hasard a plutôt grandement, bizarrement, conduit notre destin commun. Pourtant, nous sommes dans une situation catastrophique en tous points de vue non ?

Paul Jorion fait son Mea Culpa (3) et nous demande : « Des escrocs nous ont pris en otage. Ils sont intouchables. Que pouvons-nous faire ? ». Les dirigeants des mondes financiers et bancaires, en faisant courir le risque systémique à tous gràce à leurs jeux de casino (lisez La Survie de l'Espèce !), se font les rois du monde et s'enferment dans leurs tours d'ivoire. Leur système ainsi fait, ils peuvent sans grande peine absorber tout l'argent disponible, gripper la croissance et bloquer la reprise, et plonger dans la misère, la pauvreté et l'humiliation, de plus en plus de personnes dans le monde entier. Luxe, calme et volupté...

Avant et après la Seconde Guerre Mondiale, des plans étaient dessinés pour le destin du monde. Des orientations étaient prises. Voilà où nous en sommes. Et les dirigeants ont vu très grand. Et ce n'est pas fini, on le voit bien, puisque l'on ne fait que chuter.

Généralement (pour en connaître un certain nombre derrière les barreaux), les escrocs (comme les appelle poliment Paul) sont des gens instruits, très malins, sachant tirer parti du système et des lois, afin de satisfaire leur grande cupidité, leur égo démesuré, leur besoin de pouvoir et de contrôle. Des pervers-narcissiques d'un autre genre. Les plus mauvais d'entre eux se font pincer et sont mis à l'ombre pour quelques années, mais ils récidiveront. Ou bien, entre escrocs et escroqués, ces derniers règlent leurs comptes entre eux. Cela veut donc dire que les meilleurs courent toujours – et nous ne le savons que trop bien, et Paul nous demande ce que l'on peut faire ? Mais que peut-on faire contre ceux qui esquivent si habilement les règles, qui paient ceux qui rédigent les lois s'il le faut, ou menacent que tout s'écroule avec la chute de leurs empires « pourtant au service de tous » ? Paul met en avant le fait que les entreprises, les banques, etc, tout est interconnecté, et que pour que le Cirque, le jeu, le Système fonctionne assez correctement, il faut que chacun joue le jeu. Les meilleurs y gagnent, les moins bons perdent...

On nous oppose donc un risque, systémique, que le Système s'effondre si les chefs sont inquiétés (le risque c'est que les corrompus ne perçoivent plus de pots de vins surtout). C'est donc que l'on s'attache au Système ET au risque. Eux comme Nous. Et Nous, que risquons-nous à laisser planer ce risque ? Et bien, plus rien, car l'on nous a déjà presque tout pris et que le reste va nous être pompé dès que possible. « Mon véritable adversaire c'est la Finance »... On y croit !

Un adversaire est quelqu'un qui veut réformer. Un ennemi cherche à détruire.

Le système est aujourd'hui irréformable – car cela n'est pas voulu, la réforme n'est pas d'actualité. Les solutions proposées par Paul Jorion quand les officiels le convoquent pour l'entendre – qu'en font-ils ? Tout le monde s'écrase. Le Plan se poursuit, le Programme aussi – « la mise à jour serait nécessaire, mais le budget n'est pas disponible ».

Paul, vous avez à faire face à des « escrocs intouchables » et terriblement organisés, qui nous ont pris en otage comme des terroristes, des mafieux, ou bien des braqueurs de banque (ironie !). Faut-il attendre le GIGN ? L'armée ? Je crois que foncièrement, au fond de soi, chacun connait la réponse mais que personne ne veut s'y résoudre. Pourquoi ? La clé n'est plus dans nos mains, elle est volée depuis longtemps. Autrement dit... les adversaires ne sont plus des ennemis et les lames des guillotines sont rouillées et émoussées.

1. http://www.pauljorion.com/blog/?p=61729

2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Icarie

3. http://www.pauljorion.com/blog/?p=62017