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Le Journal d'AncestraL - révélateur à l'acide
6 janvier 2015

Nos pensées font le monde

Harold Nash de la Royal Airforce, juillet 1943, Opération Gomorrha. Survol de la ville de Hambourg. Résultat : 40’000 morts à Hammerbruck en une seule nuit ! Nash le décrit : « Nous voyions sous nos ailes un ruban noir semé de perles et nous savions: ce que nous provoquions là en dessous était pire que l’Enfer de Dante. Nous ne pouvions voir que le feu mais pas les êtres humains, sinon nous n’aurions pas pu le faire.»

 

"Quand vous vous rendez compte que, pour produire, vous avez besoin d'obtenir l'autorisation de ceux qui ne produisent rien; prouver que quand l'argent coule à ceux qui commercent avec aucun actif, mais avec des faveurs, quand on sait que plusieurs individus deviennent riches par des pots-de-vin et de l'influence, plus que pour le travail, et que les lois ne nous protègent pas d'eux, mais au contraire, ce sont eux qui sont à l'abri de vous, quand vous vous rendez compte que la corruption est récompensée et l'honnêteté devient le sacrifice de soi, alors vous pouvez dire sans crainte de vous tromper; que votre société est condamnée" Ayn RAND.

 

Nous naissons nus, nous mourrons nus. Alors, à quoi cela sert-il d'accumuler les biens obsolescents ? Pourquoi apparaissons-nous ? Que laisserons-nous après trépas ? N'allons-nous pas, chaque jour, un peu plus vers un Enfer autrefois Paradis ? Pourquoi n'arrivons-nous pas à modifier cette fuite en avant ?

Nous sommes donc nés mais beaucoup meurent avant ce premier dénouement, cette première lutte – mais qui a le plus de chance ? Et si nous savons que nous mourrons tous un jour, il nous est bien difficile d'imaginer que cela va vraiment se réaliser.

Nous aurions pu naître il y a dix mille, mille, cent ou trente ans. Mais nous en sommes là : aujourd'hui. Et nous aurions pu venir au monde n'importe où à la surface (au moins sur Terre, dans ce système solaire). Nous naissons avec telle couleur de peau, telles dimensions, tels talents, tels handicaps. Aléatoire non ? Pourquoi, de plus, ne serions-nous pas né animal ?

Nous sommes nés dans un pays, une région, sous un certain climat, en paix, en guerre, en pays prospère ou dans la misère. Nous sommes nés dans une famille bien précise, avec ses us, ses coutumes, son histoire tragique ou pas. Notre famille vient d'une plus grande famille : l'ethnie, patriote ou non. Notre fratrie est vaste, ou restreinte, ou inexistante. Notre mère est peut-être morte lors de l'accouchement. Peut-être même des frères et sœurs sont-ils déjà décédés avant notre apparition.

Notre famille est, comme l'immense majorité des êtres humains, vraisemblablement pauvre, vivant dans un confort et une hygiène très relatifs, à la dure. Sinon, c'est une chance d'atterrir dans une famille occidentale aisée, vivant dans le confort, éduquée, travaillant. Nos proches sont prévenants à notre égard, attentionnés, aimants, doux, à l'écoute – ou bien nous méprisent, nous maltraitent, nous abusent, nous négligent, nous affament, nous ignorent, nous volant à nous-même notre enfance, nos capacités de croissance et d'adaptation...

Tout cela est déjà (vraiment déjà ?) existant avant notre conception, et l'on atterrit ainsi, toujours aléatoirement, dans une famille, quelque part sur Terre.

Et ainsi l'on grandit dans ce terreau, plus ou moins correctement, et plus ou moins sainement. Certains s'en sortent sans accrocs, ou presque, tandis qu'un bon nombre connaîtront bien des déboires et un grand désenchantement.

Les chanceux connaîtront des existences historiques, mais les masses elles mourront dans leur propre oubli en premier. Nous ne sommes donc pas pour autant à l'abri de ce monde humain que l'on découvre en grandissant – ici, maintenant, cet ici-et-maintenant qui ne fait que se prolonger toute la vie – notre propre existence.

Les rencontres, les accidents, les incidents, les déceptions, les déchirements, les pertes, les maladies – beaucoup de tragique, pour peu de joies dans cette vie éminemment compliquée.

Parfois, nous mourrons même sans crier gare. Bêtement, ou « ordinairement », souvent tragiquement et parfois dramatiquement : du fait de la guerre, d'un meurtre, ou en tant que SDF et quand ce n'est pas de pollution, quel qu'elle soit.

 

Finalement, l'existence humaine est aussi légère qu'une plume et éphémère comme une bulle de savon. Telle la galaxie dans l'univers, l'être humain (et ne parlons pas des animaux !) est une poussière.

Pourtant, sur cette Terre, dans cette galaxie, à ce moment précis, une majorité de l'humanité lutte chaque jour pour sa survie, simplement (oui, nous sommes au XXIème siècle). Tandis que l'autre lutte pour obtenir et garder un emploi, un salaire, une aliénation qui lui permettra de survivre à son tour. C'est le progrès ! Certains choisissent le crime pour métier, ouvertement ou non. C'est un progrès plus raffiné pour ces esprits-là. La Morale, l'Ethique sont insipides pour ces humains.

Mais la majorité luttant directement pour trouver eau, nourriture, chauffage et toit, doit elle concentrer toute son énergie à sa survie, tandis que l'autre partie, l'occidentale, concentre son énergie à trouver ou maintenir un travail afin de gagner sa subsistance. Tous deux ont au cœur de leur existence un vide ontologique qu'elle se cache, les uns prisonniers de leur survie, les autres de leur course ou maintien de leur servitude volontaire. Bientôt même, les humains inutiles disparaîtront, car seuls les robots suffiront aux élites. L'Ici-et-Maintenant n'est finalement jamais vécu, toujours rêvé, sans cesse fantasmé.

 

Et quand bien même, dans cet univers chaotique, cruel, difficile, affolant, l'on se pose des questions quant au sens de la vie, et de son existence propre, on ne trouve aucune réponse. Il n'y a que silence, et de là, tout et rien n'a de sens, tout est imaginable, tout est possible ; rien n'est écrit – mais si l'on sait (mais pas pourquoi) quand l'on nait, l'on ne sait quand l'on meurt. Alors, le temps défile et l'on est déjà mort, ou bien l'on se décide de ralentir afin de réfléchir avant de mourir.

Aura-t-on le pouvoir de saisir l'opportunité de nous donner un sens, ou les épreuves de la vie nous auront-elles épuisés ? Il faut agir ! Sans attendre, certes ! Quelle tragédie mais quelle opportunité ! Car nos vies se consument aussi vite qu'une allumette, et pourtant l'humanité consomme, consume sa Terre aussi vite. Cette cigarette nous fournit le cancer qui va avec !

Nous gaspillons donc nos existences à nous préoccuper de concepts politiques, philosophiques, sociétaux, alors que nous ne sommes même pas préoccupés par notre bien-être intérieur et la connaissance profonde de notre être. Pourtant, dans l'espace volent d'énormes astéroïdes à des vitesses ahurissantes, capables de détruire toute espèce vivante en une seconde. Imaginons : en regardant l'espace (juste la partie observable), nous voyons le passé. Peut-être que tout ce qu'il y a dans ce passé a disparu, et nous serions ainsi ses derniers observateurs. Mais, arrogant, l'homme a encore pour lui le feu nucléaire pour tout détruire de lui-même en une seconde – il préfère se donner la mort, la distillant au plus grand nombre, jusqu'aux plus jeunes, à petits feux. Pour le dieu Argent, il est prêt à tuer chaque être vivant.

 

L'existence paraît bien futile. Les conflits politiques et géopolitiques, affaire de seulement quelques milliers de personnes dans le monde, qui décident de la vie ou de la mort des milliards d'autres, semblent puériles. Ils impactent pourtant la Vie, et l'existence de chacun tout comme les décisions des patrons, des banquiers.

Les hommes pourraient se réunir, se concerter, créer de bonnes conditions de vie égales pour tous afin que chacun se développe correctement, bénéfiquement. La prospérité est possible.

Mais l'avidité serait alors à proscrire. Seulement, l'immortalité est une idée difficile à bannir des esprits. Certains veulent même une « humanité augmentée », un transhumanisme afin de vivre plus longtemps. L'homme a la folie des grandeurs, alors que, rappelons-nous, il n'est que poussière et retournera à elle, tôt ou tard. L'humanité manque de sagesse, viciée par les idéologies dominantes des élites dominatrices occidentales. Elle est ainsi entraînée, aveugle, dans la fosse par ceux qui poussent derrière.

« Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées nous bâtissons notre monde » a dit Bouddha. Aux pensées de qui êtes-vous enchaîné ?

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  • AncestraL est un jeune homme publiant sur le blog de Paul Jorion. Je suis AncestraL, car ma voie spirituelle et philosophique remonte jusqu'aux voies ancestrales. Ici : billets d'éclairages politiques, sociétals, philosophiques, artistiques et personnels.
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