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Le Journal d'AncestraL - révélateur à l'acide
11 novembre 2013

La différence entre le Technicien et l’Artiste

Billet publié le 14 juillet 2013 sur le blog de Paul Jorion : http://www.pauljorion.com/blog/?p=56351

 

Francis Arness, ce n’est pas que vous ayez tort, mais c’est que votre ton et votre écriture, dignes des Lumières, ne sied plus à l’époque postmoderne, ce nouveau-moyen-âge aux relents putrides d’une démocratie fantomatique, avortée, morte dans l’œuf et qui a pourri. Vous parlez bien, vous écrivez bien, mais vous avez désormais plusieurs trains de retard sur l’Action, alors que les États – les terroristes, pardon, les élites interchangeables et en costume noir – sont dans l’Action et nous distancent de plusieurs trains… Votre langage même, noble, beau, intellectuel, mais loin d’un « peuple » qu’il voudrait séduire et rallier à sa cause, démontre que votre esprit n’est pas en accord avec la réalité, et se lisse et s’habille et s’uniformise afin d’éviter d’appeler un chat, un chat. À l’évidence, vous n’avez pas connu la misère, la pauvreté, les aides sociales, le chaos et la merde. Vous ne vivez pas l’urgence.

Non, c’est vrai, je ne propose donc volontairement pas de plan, de société, d’organisation pour le futur car ça ne serait que repartir sur d’illusoires « nouvelles bases », alors que nos racines… voyez où elles nous mènent aujourd’hui ? Cela serait incohérent pour moi de perdre mon temps à échafauder des plans quand derrière moi, je n’ai pas d’équipe pour le mettre en action, ni de peuple prêt à le soutenir. Mon attitude est donc saine. Non, rien de rien, il ne faut rien garder mais tout recommencer, car « non non, rien n’a changé, tout tout va continuer ! ».

L’ordre – moins le pouvoir. Si nous gardons quoi que ce soit du passé, alors nous retomberons dans le piège – mais de toutes façons, malgré tous vos espoirs, je ne vois nullement le peuple (en vérité, l’infime portion capable de risquer le tout pour le tout) aujourd’hui capable de renverser l’ordre établi. Préféreriez-vous tenter de sauver les vaisseaux sanguins non encore infectés par la gangrène, fébrilement, plutôt que de prendre la décision ferme de perdre le bras entier, mais de vivre ensuite, la tête haute ? Voilà donc ce que je mettais à l’évidence : la peur de l’absence, et peut-être du chaos. Mais peut-être n’y aura-t-il pas de chaos. Peut-être tout deviendra-t-il hyper maîtrisé (le Meilleur des Mondes, ou encore le cauchemar technicien), ou peut-être le chaos sera-t-il temporaire et des organisations communautaires verront le jour à l’échelle des quartiers, des villes. Rien n’est permanent. L’organisation qu’il nous faut ? Celle de la Résistance, celle du courage, ce courage de concrétiser le rêve de Tyler Durden : chasser le cerf dans les décombres mousseux de Wall Street…

Je vais vous apprendre quelque chose, une leçon que tout le monde n’entend pas. Et comme j’ai pu le constater, même les principaux concernés ne l’ont pas entendu et assimilé, c’est-à-dire les élèves d’arts appliqués et plastiques, dont je fis partie de longues années.

Il y a une grande différence entre le Technicien et l’Artiste.

L’on ne devient un « Artiste », sinon au moins un Maître-Artisan, qu’après avoir longuement copié et recopié, et appris les techniques menant à la perfection, comme le firent et le surent de Vinci et Picasso : l’un et l’autre sachant maîtriser la copie et les techniques, ils ont ensuite tout repris depuis le début. Ils ne se sont pas bornés à la Technique et ne se sont pas vendus pour cela (alors que les « écoles » faisant « à la manière de », oui). Ils ne sont pas devenus des Techniciens – des analystes en quelque sorte. Mais ils ont transcendé cela, ils sont partis d’eux-mêmes, ils ont créé au fur-et-à-mesure de leur création leur propre Art. C’est ainsi que l’on a retenu dans les musées et les livres d’histoire (surtout pour cela) de Vinci et Picasso, et non les foules de peintres du dimanche. L’Artiste assimile ses savoirs, ses connaissances, les transcende, fait de son univers l’Univers, il repart à neuf.

La démocratie donc ! Enfin son essai, a échoué, et la séduisante idée d’un monde global, contrôlé, maîtrisé, informé, surveillé par les élites autrement dit, est né, même s’il se cache du mieux qu’elles le peuvent. Hitler aurait-il changé ses plans de dernière minute, ou bien les Etats-Unis, ayant marchandé la vie des scientifiques nazis contre leurs savoirs, ont-ils transformé le nazisme pour en faire leur impérialisme ?

La démocratie est morte ou a si peu respiré, et « ils » nous ont bien eu ; ils nous ont eu insidieusement. Nous avons niaisement cru qu’ils étaient pour les peuples – en vérité, un peu : pour rassembler les troupeaux de moutons, les contrôler, et les tondre ! Et de temps en temps, faire un exemple… Le piège, mis-à-nu régulièrement par les lanceurs d’alerte. Il s’est refermé, soyons honnête avec nous-même, sur nous-même, abruti de progrès et de confort, même s’il faut s’enchaîner par la dette : sinon l’on ne se demanderait pas ce qu’il faut faire pour en sortir… L’on s’est fait avoir. Comme des cons.

Et ce n’est pas parce que je ne couche pas mes analyses par écrit sur le web (car j’analyse, mais ailleurs) qu’elles n’existent pas. Mais vous devez savoir ceci M. Arness : examinez les détails de ce que vous voyons alors que les ficelles, tirées par « l’on sait qui » (les costumes noirs interchangeables), et ne pas relever la tête, embrasser le monde d’un point de vue géopolitique et mondial, puis le rapprocher du quotidien des peuples, c’est commettre une faute, voire, une fuite en avant… Je l’ai dit dans mon précédent billet : nous qui glosons ici, avons un train de retard sur ceux qui écrivent l’histoire – notre présent, notre « réel » si mal nommé (il serait intéressant d’analyser (…) son rapport avec les illusions du mental selon le bouddhisme zen !) – alors ce qu’il nous faut, ce n’est pas de se poser et d’analyser, mais de les prendre de vitesse au sprint, et d’agir, d’être dans l’action, car les élites sont dans l’action, ayant déjà auparavant échafaudé leurs plans.

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  • AncestraL est un jeune homme publiant sur le blog de Paul Jorion. Je suis AncestraL, car ma voie spirituelle et philosophique remonte jusqu'aux voies ancestrales. Ici : billets d'éclairages politiques, sociétals, philosophiques, artistiques et personnels.
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